« La situation est spectaculaire en vallée d’Aspe, avec des dégâts très importants dans les estives », informe Patrick Maunas. « On n’arrive plus à gérer la population des sangliers, et on se demande ce qu’on peut faire pour remettre en état les zones d’estive ». « Il y en a pour 3 ans a minima pour pouvoir à nouveau offrir certaines pelouses aux pâturages », souffle Marthe Clot.

La section GIC Montagne de la Fédération de chasse a tué 850 sangliers sur une zone de 44 communes entre 2022 et 2023. La préfecture est de son côté prête à faire intervenir la louvèterie en avril, « hors période de chasse ».

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Des tirs ont aussi été organisés en zone cœur de parc en 2022, qui ont déjà permis de réaliser 70 prélèvements, « dont 48 femelles pleines ». « On partage pleinement l’analyse d’une dévastation : en Aspe, c’est allé trop loin. Le sanglier est dans toute la vallée, et dans des zones pas forcément accessibles », explique Melina Roth, directrice du Parc national des Pyrénées. « On ne chasse pas en cœur de parc, mais on peut réguler : on va chercher à éliminer en particulier des femelles ». Des tirs ont à nouveau eu lieu le 15 mars en vallée d’Aspe, au cours de la nuit, à l’aide de lunettes thermiques et d’armes équipées de réducteurs de bruit pour plus d’efficacité. « On va régulièrement mettre en place des opérations nocturnes pour poursuivre cette régulation. Nous ne tirerons toutefois pas pendant tout l’été pour éviter l’accident pendant la forte période touristique ». Pour Melina Roth, « il va falloir jouer collectif pour trouver une solution au problème ».

« On a du retard sur la gestion de cette surpopulation. Avec le temps, les chasseurs locaux s’épuisent et se démoralisent. On doit maintenir des moyens importants pour obtenir des résultats en vallée d’Aspe », estime Ophélie Escot, la maire de Cette-Eygun. « Il faut impérativement qu’on arrive à évaluer le cheptel des sangliers pour définir nos objectifs de prélèvements », conclut le directeur de l’IPHB Didier Hervé.

Lien source : Dégâts de sangliers en vallée d’Aspe : « il va falloir jouer collectif pour trouver une solution »